J'étais folle de croire qu'avec le temps, tout s'arrangeait. Rien ne s'arrangera jamais, ma mère est gravement malade et mon père n'est jamais présent, bien trop occupé à jouer au pirate. Il dit que ce métier lui convient parfaitement, qu'il peut gagner beaucoup d'argent, seulement nous en sommes toujours au point mort. Quelques fois, je sors dans la rue et je demande quelques pièces aux riches passants qui me regardent avec un certains dédains dans les yeux. Frigorifiée, le soir, je rentre chez moi, mon père passe la soirée dans la salle de bain, comme si on avait assez d'eau. Je regarde avec tristesse ma pauvre mère qui nous a dédié sa vie, qui s'est occupée de moi comme personne ne l'aurait fait. Elle me sourit.Alors, avec le souvenir de son visage radieux, je m'endors tranquille. Seulement, le lendemain, j'ai beau essayer de la réveiller de toutes les manières, elle ne bouge pas. Je commence sérieusement à m'inquiéter. Les larmes me montent alors aux yeux lorsque je comprends la triste vérité: c'était la fin pour elle. Son enterrement s'est fait rapidement. On est tellement pauvre qu'on avait pas assez pour lui faire un enterrement digne de ce nom alors on a conservé ses cendres dans un pot, comme ça, elle veillera toujours sur nous. Après la mort de ma bien aimée mère, je me retrouvais à vivre avec mon père. Ce dernier ne faisait aucun effort pour subvenir à mes besoins et me battait couramment. Principalement le soir entre 20 et 22 heures, après avoir mangé un maigre repas que j'avais préparé. J'essayais de me satisfaire de cette triste vie. La journée j'étais seule, livrée à moi-même et le soir, je supportais durement mon père. Un jour, je trouva une lettre près de mon lit où il était inscrit "Débrouille toi, je ne peux plus rester ici". Mon père était à son tours parti diable sais où avec le peu d'argent que nous avions économisez durant tant d'année. Je me mis inconsciemment à pleurer jusqu'à ce que mes yeux deviennent rouge. Je maudissait cette vie qu'on m'avait donné. Ne pouvant payer la maison, je décida de la quitter avec mes quelques affaires et les cendres de maman. J'ai trouvé refuge dans une petite grotte retirée de l'île. La nuit, je faisait du feu pour me réchauffer. Je dormais avec trois pulls, le froid faisait rage et ce n'était pas un peu de feu qui allait me réchauffer. Je me sentais plus en sécurité qu'avec mon père, jusqu'au jour où une tribus vint me chasser de ce lieu. De riches américains m'ont alors entraînés chez eux, me promettant de l'argent et un coin où dormir. Le lendemain, je m'étais retrouvée dans un marché pour esclave et voilà comment, à 17 ans, je devins un objet, une chose que l'ont magnait comme on le voulait. Je suis devenue une esclave, je passais de maître en maître, chacun me vendant à prix opportun. Au moins, j'avais un toit, de la nourriture, un peu d'argent et des vêtements dignes de ce nom. Je n'étais plus la fille solitaire et errante telle un chien. Oui, j'avais une vie de chien mais je devais faire avec, je n'ai pas le luxe de revendiquer ma position. Advienne que pourra !