(c) you yesterday

« Tu n’es qu’une erreur de la nature, une bavure d’un soir ; sache le petite insolente. »Voila en quoi ce résume un peu la vision que Fausteen eut durant son enfance. Jusqu’à ses dix-sept ans pour être exact. De son enfance elle en garde un vague souvenir d’effrois et de crainte. Personne ne sait vraiment quand la jeune fille est née. C’est cela dans la famille pauvre, ils ont beaucoup d’enfant et on sait à peine leur âge. Fausteen est née au mois de Novembre, le mois où le vent du Nord soufflait fort venant de la mer. Son frère à toujours dit qu’elle était appelée à voguer sur les océans. Son frère. C’est en faite grâce à lui qu’elle sait à peu près quand elle est née. Arkoniel est l’ainé des Dandelion. Fausteen est née il avait déjà 15 ans alors il s’en souvient bien. Elle a toujours eut une bonne relation avec lui, un peu comme un père. Oui car de son père elle n’en garde que de rude souvenirs et surtout de l’effroi et de la crainte. Un homme qui ne se qualifiait que par de mot, ivrogne et tortionnaire. Elle ne la guère connu durant son enfance que pour les raclés qu’elle prenait pour la moindre erreur. Sa mère, elle, ne disait rien. Elle se contentait de laisser l’orage passer lorsque son mari revenait ivre le soir. C’est ainsi que Fausteen a été créé, lors d’une nuit où son paternel était rentré ivre et avait eut envie de chaleur humaine. Son père ne lui a jamais caché qu’il ne voulait pas d’elle. Et se fut sans doute pour cela qu’elle passa son enfance et son adolescence muette. En effet tous le monde la pensait incapable de parler. Renfermée, fuyant la compagnie, enfant fantôme. Elle s’effaçait aux autres. Seule avec son frère, elle parlait un peu. Où du moins émettait quelques paroles. C’est avec Arkoniel qu’elle a apprit l’art de l’escrime.

« Fais attention à ta garde ; regarde tes pieds ils ne sont pas bien placé… » Fausteen repositionna ses pieds de la bonne manière. Elle regarda son grand frère, plus grand, plus musclé et plus fort qu’elle. Elle inspira et commença. Il para sa première attaque, elle feinta, il perdit l’équilibre. Elle revint sur ses pas, pied à droite, main en avant. Se reculer pour rester hors de porter. Un coup sur la droite, feinté vers le haut, on tourne. Le bâton vola dans l’air et retomba plus loin. Fausteen gardant son bâton droit sur son frère qui souriait. « Cela te dirais que jete fasse une vraie épée ? Cela serrait bien mieux car au bâton je n’ai plus rien à t’apprendre ; tu es meilleure que moi… » Fausteen abaissa son bâton de bois. Elle regarda son frère sans réaction. Elle le fixait, muette comme toujours. Elle regarda ensuite son bâton qui devait représenter une épée. « Oui j’aimerais bien. » Seules paroles de la journée.

Son enfance fut donc marquée de coups par son père ivre, de coups par son frère qui lui enseignait l’escrime. Pourtant il constata vite que sa sœur était un petit génie de cet art. De ce sport de combat, elle excellait dans ce domaine. Elle n’en garda rien de plus. Elle avait peu d’amis, tous la prenaient pour une muette. Et elle s’en fichait. Elle passa le fil des âges. Sont seul amis étant son grand-frère. Et pourtant même lui ne réussit pas à la faire sortir de son mutisme. Le soir, elle attendait dans son lit le retour de son père. Le cœur battant, de peur qu’il ne trouve un prétexte de la tourmenter. Elle attendait silencieuse, serrant ses draps de ses fins doigts. Puis lorsqu’il rentrait il y avait plusieurs scénarios, le meilleur était qu’il pestait, criait et allait se coucher ; le pire est qu’il trouvait quelque de mal fait à son gout et venait trainer sa cadette sur le plancher de la maison pour l’insulter de tous les mots et lui donner quelques coups. Elle se taisait, se ramassant sur elle-même. Ne pouvant rien faire. Et son frère impuissant devant tous cela, essayant de retenir l’homme qui les avait « élevés ». Les années passèrent. Fausteen grandit peu à peu. Et elle traversa l’adolescence. Toujours meilleure en escrime ; elle passait aussi des heures à observer la mer. Se jurant qu’un jour elle partirait au loin. Elle voyait pourtant le temps filer et elle ne voyait que son père devenant de plus en plus ivre chaque soir. Elle savait que cela finirait mal. Elle en était persuadée et ça finit par arriver.
Un soir, ou plutôt une nuit, Fausteen continuait de s’entrainer à l’escrime. Maniant son épée comme un homme, avec des prouesses bien meilleures. Elle aurait dû être couchée mais qu’importe. Elle voulait se défouler avec son épée. Elle pensait se réfugier dans son lit avant que son père ne revienne. Mais il rentra bien plus tôt que prévu. Surprise, elle fila à la maison. Mais évidement son père ivre ne l’était peut-être pas suffisamment pour ne pas la voir passer. L’attrapant par le bras aussi facilement qu’un enfant il la jeta au sol. Ses cris, ses hurlements réveillant son frère ainé. Fausteen essayant d’échapper tant bien que mal à la puanteur de son haleine, à ses coups brutaux et surtout aux insultes et réprimandes de son géniteur. Dans un élan elle se releva d’un coup, sur pied essayant de fuir vers la porte. Mais son père la rattrapa tant bien que mal, se débattant avec elle, renversant la moitié de son précieux rhum sur sa fille. Il la voyait se débattre, mais continuait de hurler. Cet homme vieux et bedonnant, qui pourtant continuait de tenir sa fille qui se défendait corps et âme. Il la repoussa d’un coup et Fausteen recula perdant l’équilibre. Percutant la cheminée sa longue natte s’enflamma. Le feu se propageant sur sa chemise. Ce fut à son tour de hurler, de gesticuler. Son frère réagit et lui envoya un sceau d’eau sur elle éteignant le reste avec une couverture. Elle n’avait que dix-sept ans.
Ce fut le déclic. Cet incident qui faillit lui couter la vie, qui lui couta presque ses cheveux qui finir coupé près de son crâne. Coupé à la garçonne. Ce fut son dos qui en garda encore une légère cicatrice. Et ce fut surtout Fausteen qui en garda une marque indélébile. Une méfiance du feu et surtout un changement radical. « Tu sais quoi ? Je pars ! Je m’en vais, j’en ai marre d’être avec un ivrogne de père ; tu pourras continuer à te souler, je ne serrais plus là. Je pars ! » Son père attablé la fixait un air mauvais. Arkoniel ne la regardait pas. La tête baissé il lui avait déjà dit la nuit précédente que si il avait eut le courage il l’aurait fait. Mais pas maintenant. « Et tu vas partir où ? Tu n’es qu’une bonne à rien ! » Fausteen le regarda avec dédain. En une nuit elle avait changé. Elle ne voulait plus se laisser faire. La mer l’appelait. L’Eldorado l’appelait. Elle prit son sac et son épée seuls bagages qu’elle emportait. « Où la mer me portera j’irais du moment que c’est loin de cette maison ! » cracha-t-elle. Et déjà elle avait des manières de garçon. Elle tourna les talons se jurant de plus poser les pieds ici.
L’Eldorado. Elle en avait entendu parler. Et depuis ce moment là elle ne rêvait plus que d’une chose, avoir un équipage. Elle prit son courage et commença à chercher des matelots dignes de ce nom. Mais une fille capitaine ça ne plait pas et ça attire vraiment personne. Découragé elle commença à baisser les bras, s’inquiétant de son avenir.

« M’sieur..Faust… heu désolé m’sieur vot’ nom est coupé sur le papier. Vous cherchez un équipage hein ? » C’était un soir, il faisait sombre Fausteen était enrouée, fatiguée et terminait son repas dans une auberge. Elle releva la tête voulant lui dire qu’il faisait erreur et qu’elle était une femme. Mais en ouvrant la bouche, une idée lui vint. Cette idée venant tout droit de cet homme. « Capitaine Faust ‘ tous simplement. Ouai je cherche un équipage tu veux en être ? » demanda-t-elle employant une voix forte et rustre. Elle se redressa. Sur d’elle, essayant de cacher ses formes. Heureusement pour elle, elle portait un pantalon ample en toile chaussé dans ses bottes et une chemise ample. Son bandage qui couvrait son dos encore brûlé aplatissait sa poitrine déjà peu existante. La main fut tendue ; Fausteen la serra brutalement. Engageant cet homme et deux de ces camarades. Fausteen était enterrée ; maintenant le Capitaine Fraust’ prenait jour. Un garçon jeune, chétif, aux traits efféminés mais à l’épée dur et aux commandements sans discussions. Son équipage se constitua rapidement. L’aide du premier matelot , Toob’ fut d’un grand secoure. Rude, fidèle et courageux il regroupa beaucoup d’hommes aux service de Fraust’. Et c’est ainsi qu’ils embarquèrent sur un bâtiment volé. Un bâtiment qui fut vite issé sous leur couleurs et enfin ils se mirent à piller et tuer tous bateaux croisant leur chemin. Aucuns survivants, batailles sanglantes, richesses, barbaries. Un monde d’homme auquel Fraust’ prit part. Elle prit l’habitude de bander son torse, sa voix s’ajusta elle-même. Et bien vite on fut surtout sous admiration de son commandement et de son art du combat à l’épée.

« Tuez-les ! J’ai dis aucun survivants ! » Le capitaine regardait déjà au loin le bateau en feu prendre l’eau, couler petit à petit. Il se massa le cou dans une attitude désinvolte. Regardant son équipage tuer tour à tour l’équipage de l’ancien bâtiment qu’ils venaient de piller. Un mouvement attira son attention. Le jeune homme aux cheveux long tressés de perle de fils et truffé de dread tourna les yeux vers ce mouvement. Un homme venait de sortir son épée. Faust’ loucha sur l’épée qui était maintenant à quelques centimètres de son visage. Un sourire dédaigneux s’afficha sur ses lèvres. Comme si c’était un enfant qui voulait le provoquer. D’un coup son épée fut dégainée, relevant le défi. Un sourire aux lèvres sur de lui, d’elle plutôt. Un coup à gauche, un pas vers la droite. L’homme lui fit perdre sa garde, frôla son épaule. Il savait se défendre, une feinte vers le haut, il la surprit à un détour, il en fut de peu pour qu’elle ne soit pas entaillée. Le regardant avec intérêt et redoubla sa vigilance, se redressa, assurant ses coups. Quelques feintes d’un coté, un pas vers la gauche, une autre feinte, un lancer, l’épée atteignit le bras de l’homme. Le tissu de fendit et la peau aussi. Une grimace de douleur, l’homme recula s’effondra au sol se tenant le bras. Il fut contraint de lâcher son épée et Toob’ s’empara de lui. « Enfermez-le. » « Mais cap’taine… » « Vous avez entendu mes ordres ?!! Enfermez-le j’ai change d’avis, il pourrait nous être utile.” Un ordre donné avec force. Faust’ tourna les talons et alla s’enfermer dans ses appartements. Il se battait bien cet homme. Il pouvait devenir pirate. Il savait se défendre et serrait utile à bords. Il avait l’air d’être de bonne famille et serrait de toute manière toujours utile. Dans le pire des cas elle le revendrait. Elle le laisse aller et venir finalement sur le pont, en échange il aide au ménage et en cuisine. Puis grâce à Toob’ Faust’ apprend que Eon, car Eon il y a, sait lire. Elle rumine quelque chose. Elle a toujours entassé des livres ici, sans pouvoir les lire. Son père ayant été trop ivre pour l’envoyer à l’école, trop pauvre aussi. Alors elle ordonne qu’on lui amène le prisonnier et une fois arrivé elle lui jette un livre. Avec un seul ordre, le lire. Aucun autre commentaire, assis derrière un bureau le capitaine écoute alors cet homme. Et pour une fois il ne lui ordonne rien, le laisse lire. Puis lorsque ce livre est achevé il lui en donne un autre. Et la nuit seule, la jeune femme essaye de lire. Mais elle n’y comprend rien. Un jour, Eon habitué à devoir lui faire la lecture arrive alors qu’elle essaye de déchiffrer un titre. « C’est Les liaisons Dangereuse de Laclos… » Sursautant, le capitaine se retourne et lui donne avec un geste d’énervement. « Ouai ba lisez-le ! » Elle enfonce les mains dans ses poches et s’éloigne de lui de sa démarche masculine. Jouant avec une bague à ses doigts sales. « Je pourrais vous apprendre… » Au début Faust’ crut qu’il voudrait alors ensuite négocier sa libération et cela s’en était hors de question. Elle avait bien vu qu’il était trop pacifique pour se battre mais elle espérait bel et bien le faire devenir pirate. Finalement il demanda juste de négocier ses aller et venus sur les ports où ils s’arrêteraient. Faust’ accepta le prévenant que si il tachait de s’enfuir se serrait bien pie que la mort se qui l’attendrait. Et il commença à lui apprendre, doucement. En cachette, le soir ou bien la nuit. ET peu à peu, Faust’ comprend un peu plus ce charabia de symbole. Mais aussi elle commence à se perdre dans les manières à tenir avec cet homme. Comment garder une distance assez grande pour pas qu’il perce son secret ? Comment agir face à son regard ? Elle doute, perd son assurance ; la retrouve seulement lorsqu’elle n’est plus seule avec lui. Mais pourtant combien de fois a-t-elle voulut tous lui avouer. Son sexe et ses sentiments. Mais non elle est capitaine. Le capitaine du navire, le Capitaine Faust’, l’homme redoutable. Mais alors pourquoi la fixe-t-il avec autant d’attention ? Aurait-il deviné quelques choses ? Fausteen se méfie mais pourtant elle ne peut empêcher leur tête, son apprentissage avance vite et puis comment pourrait-elle se passer de ces soirées ? Pourtant elle sait qu’aux yeux de tous c’est un homme et qu’un homme ne tombe pas amoureux d’un autre homme. Pourtant avec lui elle rêverait de redevenir une femme… Mais une femme ne commande pas un équipage de pirates et la piraterie c'est sa vie !